Gluck, Sémiramis & Don Juan Du 24 au 28 mai, Opéra Comique

Avec les ballets Don Juan et Sémiramis, Gluck fait fusionner musique et drame : deux joyaux que nous fait découvrir le légendaire Jordi Savall.
On connait avant tout Gluck pour avoir été l'une des figures majeures du renouveau de l’opéra français au XVIIIe siècle. La recherche du naturel dans l'expression des sentiments devint sa ligne de mire, l’esthétisme pur s’effaçant au profit d’une émotion directe, concrète, capable de toucher le spectateur. Mais outre l’opéra, Gluck s’intéressa également aux ballets. En 1761, Don Juan fut donné sur la scène du Burgtheater de Vienne. Il s’agissait d’un ballet-pantomime, un genre très en vogue à la cour. Chorégraphié à l’origine par Gasparo Angiolini, celui-ci raconte les aventures du célèbre séducteur et mêle élégance classique et tension dramatique. La musique y tient un rôle narratif à part entière, suivant les péripéties de Don Juan jusqu’au spectaculaire épisode final où il est précipité en enfer par les furies et les démons, scène d’une rare intensité expressive. Sémiramis fut créée quant à lui en 1765. Également chorégraphiée par Angiolini, il s’intéresse à l’histoire de la célèbre reine assyrienne. La musique, loin d’être un simple accompagnement, illustre la grandeur du pouvoir, les angoisses du destin, et les tourments intérieurs des protagonistes. Les deux œuvres, à la croisée des genres, illustrent le souci constant de Gluck d’unir musique et drame, ouvrant une voie nouvelle aux arts scéniques. À l’Opéra Comique, le Ballet de l’Opéra national du Capitole s’associe au Concert des Nations de Jordi Savall pour s’en emparer.