Stéphane Degout, baryton le 28 avril, Théâtre de l’Athénée

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Très présent sur les scènes d’opéra, Stéphane Degout s’impose aussi comme un grand récitaliste, beauté vocale, élégance de la ligne et attention aux mots unis en geste musical superbe.

Au Théâtre de l’Athénée, le baryton français se fera le champion de ses deux amours, à savoir le lied allemand et la mélodie française, deux univers certes bien différenciés, mais qui exigent la même minutie dans la mise en exergue du texte.
À vrai dire, chaque compositeur constitue un monde propre. Les Vier ernste Gesänge (Quatre chants sérieux) écris par Brahms en 1896 évoquent de façon poignante la mort inéluctable qui attend chacun, avec cette gravité teintée de spiritualité qui n’appartient qu’à lui. Pour sa part, Robert Schumann propose, dans ses Liederkreis op. 24 composés en 1840, une série de 9 miniatures passant par tous les états du cœur humain, avec sa versatilité émotionnelle caractéristique.
Autour de ces deux recueils névralgiques, Stéphane Degout et le formidable Simon Lepper, vieux complice du chanteur et bien plus qu’un accompagnateur, rassembleront des mélodies de trois génies français presque contemporains dont les contributions au répertoire, unies par une même esthétique, s’avèrent chacune d’une identité irréductible. Fauré, Chausson et Duparc ont en commun une élégance évidente, mais le premier affiche une lumière plus tamisée, le second une beauté parfois crépusculaire et, enfin, le dernier les éclats changeants d’un être plus torturé.
Une superbe soirée avec deux grands musiciens-poètes.