Beethoven Sonate à Kreutzer
F. Miura, violon ; Varvara, piano. Mozart, Sonate pour piano & violon n° 27 K379/373 ; Ravel, Sonate pour violon n° 2 ; Beethoven, Sonate pour violon & piano n° 9 "À Kreutzer".
Mozart écrit sa Sonate en sol majeur K 479 en 1781 à Vienne, en pleine période de conflit avec son employeur, le Prince-Archevêque de Salzbourg. Élaborée en toute hâte de l’aveu-même du compositeur, cette sonate n’en est pas moins un chef-d’œuvre, palpitant tour à tour d’une colère rentrée et d’une délicatesse mélodique admirable.
Beethoven n’a nul compte à régler dans sa célèbre Sonate n° 9 op. 47. Il n’empêche, l’œuvre crée un séisme, la différenciation extrême des deux instruments et leur affrontement laissant le public sans voix. Le violoniste Rodolphe Kreutzer, à qui la partition est pourtant dédiée, s’avoue incapable d’en comprendre le langage, n’osant guère la jouer.
Le 30 mai 1927, Maurice Ravel crée lui-même la Sonate n° 2 en sol majeur, avec Georges Enesco au violon. Il est probable que Ravel s’y attèle après avoir entendu les sonates de Bartók et procède lui aussi à une forte individualisation des instruments, avec une épure regardant vers le classicisme.
Il faut des virtuoses de haut vol et surtout des musiciens accomplis pour aborder ces trois monuments. Avec une technique instrumentale prodigieuse mais aussi un respect scrupuleux de la musique conjugué à une poésie protéiforme, Fumiaki Miura et Varvara vont magnifier un programme passionnant.
Vous aimerez aussi
Chambre
Bach
F. Norbert, trompette ; J-B Monnot, orgue. Bach, Ives…