Britten Concerto pour violon
Orchestre national d’Île-de-France. Dir. : C. Scaglione. S. Lamsma, violon. Clyne, Beethoven.
Un pilier du répertoire, la Pastorale de Beethoven, voisine avec deux œuvres considérablement moins connues : le Concerto pour violon de Britten et This Midnight Hour, écrit par Anna Clyne pour l’Orchestre National d’Île-de-France.
Le Concerto pour violon de Britten est une œuvre encore rare au concert, en raison de sa redoutable difficulté technique et de son expressivité très intérieure. Il est servi par Simone Lamsma, familière de cette partition touchante, avec laquelle elle a remporté le Concours de violon Britten en 2004 et qu’elle a rejouée de nombreuses fois depuis. La Pastorale est la plus radieuse et la plus confiante des partitions orchestrales de Beethoven. Si quelques ombres se glissent, elles disparaissent aussitôt. Certes, l’Orage trouble un instant l’effusion paisible, une rupture s’avérant nécessaire pour maintenir en éveil l’attention de l’auditeur. Mais cette tempête, d’autant plus spectaculaire qu’elle reste brève, met en valeur la lumineuse quiétude des autres épisodes. La partition a fasciné bien des musiciens romantiques, qui ont vu là une préfiguration de leurs recherches et de leurs aspirations : une œuvre à programme et l’exaltation de la nature. Toutefois, en dépit des titres inscrits en tête de ses mouvements, sa narration se limite à l’idée d’une contrée idyllique, peuplée de paysans francs et enjoués, brièvement perturbée par le fracas du tonnerre. Elle ne s’inspire d’aucun substrat littéraire et ne livre pas une autobiographie romancée, au contraire de ce que réalisera Berlioz dans sa Symphonie fantastique.