Elisabeth Leonskaja piano
Mozart, Brahms, Schönberg…
Elisabeth Leonskaja propose un programme à sa mesure qui culmine dans deux sonates de Brahms, avant une incursion vers la modernité schönbergienne.
Sviatoslav Richter, un des pianistes essentiels du XXe siècle, admirait Elisabeth Leonskaja, au point d’en faire sa partenaire régulière à quatre mains. Sans doute appréciait-il son authentique nature d’artiste, ses interprétations toujours nobles, sa capacité à atteindre les recoins les plus obscurs de la musique. Avec une grâce qui n’appartient qu’à elle et une capacité d’émerveillement inentamée, elle ne cesse d’interroger les textes. Sous ses doigts inspirés, Mozart sonne dans toute sa plénitude et Brahms dans la diversité de ses caractères. Écrites dans la lignée tracée par les sonates de Schumann et par sa Fantaisie op. 17, tout en développant un univers très personnel, les trois sonates pour piano de Brahms affirment une conception orchestrale du piano, dont l’écriture marquée par de très larges accords et de vertigineux déplacements rend l’exécution difficile, un rapport étroit à la poésie et l’univers du lied, un discours empreint d’une liberté qui le rapproche de la fantaisie. Dans ses Six Petites Pièces op. 19, de 191, Schönberg traite le mode aphoristique. « Ma musique doit être courte. Maigre ! En deux notes, non pas bâtie, mais « exprimée », écrivait-il à Ferrucio Busoni en 1909. Une rupture conséquente avec le langage brahmsien !