Eva Zaïcik mezzo
Le Consort. Händel. Festival de Royaumont.
Si Georg Friedrich Haendel est aujourd’hui fêté, célébré, s’il incarne désormais, aux côtés de Bach, Rameau et Vivaldi, la beauté du baroque, il doit principalement cette postérité à ses compositions instrumentales (sa Sarabande, thème principal du film Barry Lindon de Stanley Kubrick, sa bouillonnante Water Music…). C’est pourtant aux grandes voix de son époque que ce musicien polyglotte, venu d’Allemagne et formé en Italie, a consacré la majeure partie de son séjour londonien. Artisan de la création de la Royal Academy of Music en 1719, il fit monter au King’s Theater une trentaine d’opéras, pour la plupart éblouissants. Pour relire leurs plus belles pages et parcourir celles de ses deux rivals, les Italiens Attilio Ariosti et Giovanni Bononcini, Le Consort retrouve une complice de longue date, la mezzo-soprano Eva Zaïcik, avec qui ils avaient enregistré un disque remarqué autour de la cantate française, Venez chère ombre. La lauréate de Royaumont cosigne avec eux un nouvel album, Royal Haendel, qui suscite le même engouement. Télérama vante la façon dont la mezzo-soprano déroule « souplement les vocalises dans les airs de vaillance et de colère, chargeant d’éloquence et d’émotion les moments d’introspection », Diapason se réjouit d’un « parfait alliage de vigueur et de délicatesse » et Classica applaudit une « technique sans faille » et un « timbre prenant ». Comme lors du concert très applaudi de l’année dernière, le remarquable sens des contrastes des jeunes musiciens du Consort, leur intelligence innée de la ligne mélodique et le timbre aux magnifiques reflets mordorés de la mezzo-soprano seront à Royaumont mis au service d’une musique absolument royale…
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