Haydn Les Saisons
Les Arts Florissants. Dir. : C. Christie. Avec M. Petit, M. Kallenberg, S. Manojlovic.
William Christie et Les Arts Florissants dévoilent la splendide fresque des Saisons, tableau idéalisé de la vie paysanne.
Stimulé par le triomphe de La Création, Haydn mit aussitôt un second oratorio sur le métier, de nouveau sur un livret du baron Gottfried van Swieten. L’avantageux contrat signé avec l’éditeur Breitkopf & Härtel atteste son extraordinaire réputation: 4 500 florins, environ quatre fois plus que son salaire annuel au moment où il quitta le service du prince Esterházy. La création de la nouvelle partition, d’abord dans le cadre privé du palais Schwarzenberg, fut suivie de plusieurs concerts. Deux d’entre eux, au Hofburgtheater de Vienne en décembre 1801, rassemblèrent environ deux cents musiciens (dont soixante choristes), le nombre d’instruments à vent étant alors multiplié par deux (les trombones), trois (les bois et trompettes) et même quatre (les cors).
Le poème de Thomson entrait en résonance avec la sensibilité des Lumières, ses tendances panthéistes et son idéalisation de la vie paysanne. Peut-être avait-il aussi réveillé chez Haydn des souvenirs du cadre bucolique de son enfance à Rohrau, en Basse-Autriche. Mais l’aspect pictural du livret des Saisons pèse moins que sa forte dimension spirituelle. Mais l’aspect pictural du livret des Saisons pèse moins que sa forte dimension spirituelle. Bien que les trois chanteurs solistes incarnent respectivement «Simon, un fermier», «Hanne, sa fille» et «Lucas, un jeune paysan», ils sont dépourvus de psychologie. Moins personnages que symboles, ils observent la nature dont ils célèbrent les bienfaits d’origine divine. Le chœur amplifie leurs propos, le texte excluant le ressort dramatique d’une opposition entre l’individu et la collectivité.
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