Saint-Saëns Symphonie n° 3 "avec orgue"
Orchestre des Champs-Elysées. Dir. : L. Langrée. B. Chamayou, piano ; V. Warnier, orgue. Saint-Saëns.
Louis Langrée et l'Orchestre des Champs-Élysées rendent hommage à la grande époque de la musique française, magnifiée à l'orgue et au piano par Camille Saint-Saëns.
Le concert s'ouvre par la célèbre Danse macabre qui entraine l'auditeur sur un rythme de valse, au son d'un triton diabolique évoquant un violon désaccordé, dans un sabbat époustouflant et une orgie de sonorités, jusqu'au chant du coq annonçant l'aube et la dispersion des spectres. Composé en 1895 à Louqsor, lors d’un voyage méditerranéen, le Concerto pour piano n° 5 de Saint-Saëns fut baigné des couleurs, des parfums et des sons – pour paraphraser Baudelaire – de l’Afrique du Nord, un univers que le compositeur connaissait bien (il séjourna plusieurs fois en Tunisie, en Égypte et surtout en Algérie) et qui l’inspira à de multiples reprises, comme en attestent Samson et Dalila, la Suite algérienne ou encore Africa pour piano et orchestre. Le Concerto « L’Égyptien » mêle ainsi un langage occidental (premier et dernier mouvements) à des emprunts à la musique arabe dans le deuxième mouvement, dont le compositeur a écrit qu’il était « une façon de voyager en Orient qui va même jusqu’en Extrême-Orient. Le passage en sol est un chant d’amour nubien que j’ai entendu chanter sur le Nil ». Vingt-sept années séparent la Troisième Symphonie (1886) de la précédente symphonie de Saint-Saëns. Entre-temps, une série de poèmes symphoniques et d’œuvres concertantes ont permis au compositeur de porter à maturité ses dons exceptionnels : ainsi cette Symphonie n° 3, partition parmi les plus populaires de son auteur, s’inscrit-elle au firmament de la musique symphonique romantique française. Un demi-siècle après la Symphonie fantastique, Saint-Saëns amplifie encore le son de l’orchestre de Berlioz par l’adjonction d’éléments inhabituels : deux pianos (ou piano à quatre mains) et, surtout, cet orgue qui, bien qu’il n’intervienne que dans deux mouvements, a donné à cette œuvre son fameux sous-titre.
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