Schubert Symphonie n° 9
Berliner Philharmoniker. Dir. : K. Petrenko. Weber, Hindemith.
À la sorcellerie évocatoire de Weber, dont les enchantements inspirent à Hindemith une réponse à la fois critique et amoureuse, succède la majesté de l’ultime symphonie de Schubert : qui, mieux que les musiciens berlinois, pouvait magnifier de telles pages ?
Comme avant lui Mozart dans sa Flûte enchantée, Weber propose avec Oberon une fable où la musique contemple ses propres pouvoirs. Le cor a remplacé la flûte, et c’est lui qui mène les débats dans l’Ouverture, page digne de la magie du « roi des Elfes » et dont l’écriture, usant déjà du leitmotiv, enchantera Wagner. Le remerciement à Weber, c’est pourtant Hindemith qui l’adresse, en 1943, depuis son exil américain : dans la tradition germanique des « variations symphoniques », ses Métamorphoses accomplissent la transmutation non dénuée d’humour de plusieurs thèmes wéberiens, livrant au passage une étincelante démonstration d’écriture. Immense portique conclusif, enfin, avec la somptueuse Symphonie n° 9 de Schubert, à laquelle sa forme imposante, sa complexité harmonique et sa spiritualité mélodique assignent une place unique : celle de constituer un pont entre la monumentalité de Beethoven et le mysticisme de Bruckner.
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