Coups de cœur - Musique ancienne

Anthea Pichanick, contralto le 20 janvier, Théâtre Grévin

Anthea Pichanick, contralto Partager sur facebook

Révélée par son Premier prix au prestigieux Concours Cesti d’Innsbruck en 2015, la contralto française fascine toujours autant par cette couleur unique, que met en valeur une élégance du chant incontestable. Le démontre ce programme passionnant dans l’écrin idéal du Théâtre Grévin.

Si les tumultes pyrotechniques ne l’effraient nullement, Anthea Pichanick captive en premier lieu par les fragrances capiteuses d’une voix qui ne ressemble à nulle autre et qu’elle déploie ici dans son « cœur de répertoire ». À ses côtés, le théorbiste Étienne Galletier, élève du grand Eugène Ferré, également fin connaisseur des hautes époques qui n’ont aucun secret pour lui.
Claudio Monteverdi (est annoncé l’emblématique et divinement langoureux Si dolce è il tormento) bien sûr, mais aussi Francesco Cavalli ou Stefano Landi : le premier baroque sied particulièrement bien à la stature tragique de la chanteuse française, qui sait manier tour à tour les fulgurances déclamatoires et les subtiles lignes mélodiques en un dialogue typique de cette époque. De même, on attend beaucoup des songs de Henry Purcell (notamment le célébrissime Music for a while), dans une langue anglaise qui est sa deuxième langue natale. L’ « Orpheus Britannicus » constituera le lien entre les audaces du Seicento et le chant plus orné du XVIIIe siècle, avec notamment Georg Friedrich Händel et Antonio Vivaldi, qu’Anthea Pichanick sert avec talent depuis ses débuts (ses collaborations avec Les Accents de Thibault Noally, au Festival de Beaune ou ailleurs, ont largement fait parler d’elles). Découverte en revanche que les airs de Juan Arañés, compositeur du Siglo del Oro espagnol, dont on sait certes peu de choses, mais dont on conserve de superbes villancicos.
Une soirée certainement passionnante avec des artistes ô combien attachants.

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