Landi, La Morte d'Orfeo le 18 juin, Château de Versailles
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Avec La Morte d’Orfeo, Stefano Landi signe une partition sombre et singulière qui prolonge le célèbre mythe. Ce joyau du premier baroque romain, rarement entendu, ressurgit aujourd’hui grâce à Stéphane Fuget et Les Épopées.
Figure emblématique de la première génération de compositeurs d’opéra romains, Stefano Landi (1587–1639) développa une esthétique profondément originale. Aussi expressive que novatrice, elle reprend l’héritage du madrigal tout en intégrant les avancées du nouveau langage monodique de l’époque, avec des audaces harmoniques qui se mettent toujours au service de l’intensité théâtrale. Loin de raconter le mythe d’Orphée tel qu’il fut popularisé par Monteverdi en 1607, Landi imagina avec La Morte d’Orfeo une suite tragique et inédite : que devient Orphée après avoir échoué à ramener Eurydice des Enfers ? En proie au désespoir, il rejette les plaisirs du monde, renonce à la musique, ce qui provoque la colère de Bacchus. Les Bacchantes, instruments de sa vengeance, finiront par déchirer le poète. L’œuvre joue sur le contraste entre lumière et fureur et déploie une belle expressivité dans ses récitatifs. Après avoir enregistré L’Orfeo de Monteverdi pour le label Château de Versailles Spectacles, Stéphane Fuget se penche sur ce chef-d’œuvre rare qui prolonge l’histoire du héros. Ses Épopées lui redonnent toute sa puissance émotionnelle, aux côtés d’une distribution superlative. Juan Sancho incarne le rôle-titre, secondé d’une pléiade de chanteurs passionnés de ce répertoire : Hasnaa Bennani, Paul Figuier, Eva Zaïcik, Claire Lefilliâtre… Ici en version concert, l’œuvre fera également l’objet d’un enregistrement.
