Wagner, Siegfried du 14 au 31 janvier, Opéra Bastille
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Avec L’Anneau du Nibelung, la fameuse « tétralogie », Wagner signe l’un des monuments de l’histoire de l’opéra. A l’Opéra Bastille, on peut entendre Siegfried ce mois-ci dans une production pleine de promesses.
Composé entre 1853 et 1874 et créé dans son intégralité pour l’inauguration du Festspielhaus de Bayreuth en 1876, la Tétralogie est constituée de quatre parties : L’Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des Dieux. Elle raconte le combat implacable de personnages prêts à tout pour obtenir un anneau de pouvoir. Forgé avec l’or du Rhin, celui-ci permet à son détenteur de dominer le monde en échange d’un renoncement à l’amour, et le condamne inéluctablement à la mort. Le troisième opus prend le nom du héros qu’on retrouve au centre de l’histoire : Siegfried. Libre et intrépide, incarnant l’espoir d’un changement, il est guidé sans le savoir par la volonté du Dieu Wotan. Grâce à son épée Notung, il vainc le dragon Fafner, s’empare de l’anneau et réveille Brünnhilde, marquant la naissance d’un amour réciproque entre eux. Ce sera par le renoncement au pouvoir et le sacrifice de cette dernière que la malédiction prendra fin dans la dernière partie. Wagner peint le portrait de son héros par une musique pleine d’élan et une orchestration brillante. Pour son interprète, le rôle est aussi sublime qu’écrasant, avec une tessiture tendue et une présence presque continue sur scène. Dans la nouvelle mise en scène de Calixto Bieito et sous la direction de Pablo Heras-Casado, c’est Andrea Schager qui relève le défi, à la tête d’une distribution de haut vol.