Moussorgski / Ravel, Tableaux d’une exposition Le 6 novembre, Maison de la Radio
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Ravel admirait l’art de Moussorgski : le Français transforma le chef-d’œuvre pour piano de son aîné en une fresque orchestrale somptueuse, que restitue ici Marie Jacquot et le Philharmonique de Radio France.
Modest Moussorgski (1839-1881) s’attacha tout à la fois à défendre la musique russe dans sa plus authentique tradition et à lui conférer une modernité qui lui garantirait une évolution pour les générations à venir. En cela, il trouva en Viktor Hartmann une âme sœur : Hartmann entreprit en peinture et en architecture ce renouvellement de l’art russe que son ami visait dans le domaine sonore. La mort de Hartmann en 1873 bouleversa Moussorgski qui, l’année suivante, composa ses Tableaux d’une exposition avec en tête les aquarelles et dessins du défunt, et la manière dont les percevrait le visiteur d’une exposition consacrée à ces œuvres. Ce sont les voyages effectués par le peintre qui apparaissent ici au fil de la partition, avec notamment des évocations de la France, de l’Italie ou de la Pologne. Le célèbre thème de la « Promenade », qui apparaît à intervalles réguliers, restitue les pas du visiteur. À la demande du chef Serge Koussevitzki, Maurice Ravel s’attela en 1922 à une orchestration dont la science coloriste répondait à celle non moins fascinante du compositeur russe, avec une réussite qui éclipsa rapidement les réalisations précédentes de Mikhail Touchmalov ou Henry Wood. Inutile de rappeler que le « Philhar » et Marie Jacquot, nouvelle étoile de la direction d’orchestre, chantent ici dans leur arbre généalogique. Ils vont démontrer au passage, dans le concerto pour violoncelle Tout un monde lointain de Dutilleux (avec le grand Nicolas Alstaedt comme soliste) à quel point la couleur participe viscéralement de la musique française.