NFM Choir de Wrocław le 10 juin, Oratoire du Louvre
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Porté par la direction intelligente et habitée de Lionel Sow, le NFM Choir de Wrocław révèle toute la richesse expressive du répertoire choral du XXe siècle, entre traditions revisitées et modernité.
Tout au long du XXe siècle, la musique chorale a dessiné de vastes paysages sonores faits de contrastes et de filiations. Les compositeurs y ont réinventé les traditions anciennes à la lumière d’esthétiques nouvelles, assumant pleinement les ruptures de leur temps tout en puisant dans la mémoire musicale collective. Dialoguant entre passé et présent, ce répertoire offre un kaléidoscope d’esthétiques variées, toutes animées par une même exigence d’expressivité. Ainsi, Max Reger déploie dans O Tod, wie bitter bist du (1912) un romantisme dense hérité de Brahms, tandis que son compatriote Hugo Distler emprunte un tout autre chemin avec son Totentanz (1934), puisant son inspiration dans le baroque et même le médiéval. En Pologne, le contraste est tout aussi frappant entre deux figures majeures de leur temps. Avec In pulverem mortis (1965), extrait de sa Passion selon saint Luc, Krzysztof Penderecki explore la dissonance et la complexité de l’atonalité. À l’inverse, Henryk Górecki livre avec Euntes ibant et flebant (1972) une méditation bouleversante, d’une épure presque hypnotique. Porté par le NFM Choir de Wrocław, l’un des chœurs les plus remarquables de la scène européenne, ce programme prend toute sa dimension. Lionel Sow mène la formation polonaise à ses plus hauts sommets, alliant précision exemplaire, exigence artistique et profondeur de l’interprétation. En outre, le comédien Éric Ruf et le flûtiste Jan Krzeszowiec enrichissent l’expérience d’une dimension poétique supplémentaire.
