Portraits d'artistes - Compositeur

Guillaume Connesson Un hymne à la joie

Guillaume Connesson
Guillaume Connesson fait partie des compositeurs contemporains français les plus joués dans le monde.
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Donné en création mondiale dans l’auditorium de la fondation Louis Vuitton, le concerto pour piano « l’espérance de l’aube » de Guillaume Connesson est une œuvre de caractère chambriste qui établit un dialogue de forme rhapsodique entre soliste et Orchestre dans une atmosphère baignée de lumière.

Compositeur ouvert aux expériences plurielles, Guillaume Connesson (53 ans), héritier de la tradition de la musique française néo-tonale est aussi influencé par la musique répétitive américaine. À son actif, une œuvre importante qui concerne tous les genres. La commande que lui a faite la Fondation Louis Vuitton a été l’occasion de composer un nouveau Concerto pour piano à la tonalité plutôt hédoniste où la joie prédomine : « Alexandre Kantorow souhaitait depuis un certain temps que j’écrive un concerto pour son instrument. C’est désormais chose faite grâce au soutien d’Hélène Arnault. En fait, ce sera mon Troisième Concerto mais de plus large dimension que les deux précédents. D’une durée d’une vingtaine de minutes, il fait la part belle au clavier, et aussi à une percussion très présente avec un orchestre de formation Mozart. J’ai dû tenir compte des contraintes de l’Auditorium qui ne pouvait accueillir un orchestre de type romantique, mais l’esprit d’apesanteur pastorale qui préside n’exigeait pas non plus davantage de musiciens. »

Le compositeur a choisi de s’évader de la période sombre du Covid pour rechercher ici la transparence et la clarté. Le titre « L’Espérance de l’aube » s’inspire de l’esprit d’un poème de Verlaine placé en exergue de la partition sans que la référence du passage de la nuit au jour participe d’une simple illustration : « Au cours des quatre mouvements dont le troisième et le quatrième sont enchaînés, je cherche davantage à susciter une atmosphère propice à la joie et à la lumière telle une renaissance. Le premier mouvement est assez rhapsodique et libre de ton, le second se présente comme un scherzo virtuose tandis que le troisième mouvement, lent, s’enchaîne avec le quatrième qui récapitule l’ensemble des éléments. Il n’y a pas de cadence mais j’ai recherché dans l’utilisation des timbres et des sonorités une référence à l’aube annonciatrice de la lumière du jour. La composition est allée pour moi de soi car moi-même étant pianiste, je connais bien cet instrument et cela m’est beaucoup plus facile que de m’atteler à un Concerto pour marimba ! Alexandre a déjà joué ma musique et Lionel Bringuier est un chef d’orchestre très ouvert aux propositions ; j’ai déjà eu l’occasion de travailler avec lui. Quant au Scottish Chamber, c’est une formation qui ne m’est pas inconnue. Je vais me rendre en Écosse durant une semaine pour les répétitions du Concerto afin de préparer les deux concerts à la Fondation Louis Vuitton où il y aura également au programme Masques et Bergamasques de Fauré et la Sinfonietta de Poulenc. »

Très actif, Guillaume Connesson a plusieurs fers au feu pour la future saison : l’Orchestre de Philadelphie lui a commandé en mars 2024 un Concerto pour orgue qui sera dirigé par Pavo Jarvi, et il participera au Festival Présences. D’autre part, en novembre, l’Orchestre national des Pays de la Loire reprendra le Concerto pour marimba (de 2022) avec la créatrice, Vassilena Serafimova, et à la baguette Fuad Ibrahimov.

 

 

Michel Le Naour

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