Portraits d'artistes - Orgue

Thomas Ospital orgue et création

Thomas Ospital
Depuis 2021, Thomas Ospital enseigne au Conservatoire Supérieur de Paris aux côtés d’Olivier Latry.
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On ne le dira jamais assez : la prestigieuse école française de l’orgue maintient avec brio une excellence qui rayonne à travers le monde, tant pour les interprètes que les compositeurs. Thomas Ospital en est un jeune et superbe représentant. Rencontre.

Pour ce concert de Saint-Eustache, il peut paraître injuste d’isoler notre organiste tant le programme imbrique les gestes créateurs du trio qu’il forme avec deux autres organistes-compositeurs, Grégoire Rolland et Christopher Gibert, par ailleurs fondateur du Chœur de chambre Dulci Jubilo. La musique de Grégoire Rolland forme toutefois le cœur de la soirée, une musique que Thomas Ospital connaît parfaitement :  « Grégoire et moi, nous nous sommes rencontrés sur les bancs du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris où nous avons tissé une réelle amitié. Depuis cette époque, nous avons collaboré pour la création d'Audite Cæli qu’il a composée dans le cadre du concours de composition de la Cathédrale d'Évreux puis d'Omoï pour un concert que nous avons organisé ensemble en soutien aux sinistrés de la catastrophe de Fukushima. Son univers trouve refuge dans le monde des songes et du souvenir. Sa gestion du temps y est toute particulière, donnant l'impression d'une suspension du moment présent, avec des harmonies nimbées de lumière et d'espace. Son écriture pour orgue s'inscrit pleinement dans la filiation des compositeurs français contemporains, mais avec un langage très personnel aux multiples sources ».

Donné à Saint-Eustache, Omoï reflète l’attachement profond de Grégoire Rolland aux traditions extrême-orientales : « Omoï est basée sur un chant traditionnel japonais, Furusato, qui apparaît par fragment tout au long de la pièce. La musique de Grégoire puise souvent son inspiration dans l'intimité de la culture asiatique, notamment dans la calligraphie des idéogrammes chinois. Par exemple, l’un de ses procédés de composition s’inspire de l’écriture même des mots. Le tracé du pinceau sur la page est un guide pour la forme de sa pièce. C’est le cas de Shēng, pièce qui donne le titre de notre disque, une pièce a cappella pour six voix de femmes et dont la symbolique tourne autour de la voix ». Le disque consacré à Grégoire Rolland mentionné ci-dessus sortira sous étiquette Anima Nostra.

Les partitions d’autres compositeurs seront également portées par Dulci Jubilo : « Nous avons décidé de varier le programme de ce concert : certaines des œuvres sont au programme de nos prochains disques qui seront enregistrés à Saint-Eustache même – c’est une parfaite opportunité de les confronter au public. Nous pensons déjà également au futur des pièces de Grégoire Rolland, avec l’espoir de les voir appropriées par de nombreux interprètes et associées à d’autres compositeurs dans des programmes ambitieux et passionnants. Elles seront entourées de pièces de Duruflé et Poulenc qui permettront au public de découvrir la qualité de Dulci Jubilo dans l’exigence du chant a cappella. Dans la lignée de Poulenc, Christopher Gibert a écrit un Salve Regina dont le solo sera interprété par Clémence Garcia (soprano) et dont je tiendrai la partie d’orgue. Enfin, aussi exigeants que fascinants tant pour le chœur que l’orgue, les motets de Thierry Escaich résonneront en préparation de nos prochaines créations ».

Ce concert rappellera, en outre, les spécificités de l’orgue de Saint-Eustache, dont Thomas Ospital est le brillant titulaire depuis 2015. 

Yutha Tep

 

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